Aptitude d’écosystèmes anaérobies industriels à produire du méthane à partir d’éthanol en conditions psychrophile, mésophile et thermophile - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2012

Ability of industrial anaerobic ecosystems to produce methane from ethanol in psychrophilic, mesophilic and thermophilic conditions

Aptitude d’écosystèmes anaérobies industriels à produire du méthane à partir d’éthanol en conditions psychrophile, mésophile et thermophile

Résumé

The process of anaerobic degradation of organic matter is a natural phenomenon widespread in many ecosystems (eg, marshes, lakes, rice fields, digestive systems of animals and humans). A high microbial diversity is maintained during this process, reflecting a diversity of metabolic pathways involved. When complete, the anaerobic digestion results in the formation of biogas (mixture of methane and carbon dioxide). In terms of biotechnology, anaerobic treatment of organic pollution reduces the volume of waste and generates energy as methane recoverable in several forms (electricity, heat, natural gas, biofuels). Industrial digesters are mostly operated at 35°C or 55°C which requires exogenous energy. The objectif of the thesis is to study the adaptability of ecosystems sourced from anaerobic industrial scale reactors treating different range of wastes from different processes to convert ethanol into biogas at various temperatures. The first phase of the study was to adapt, in laboratory reactors ecosystems to their original temperature with a readily biodegradable substrate (ethanol). Then, the performances of microbial communities (the maximum methanogenic potential and degradation kinetics) were estimated on a temperature gradient from 5°C to 55°C in batch reactors. The adaptation phase of the ecosystems in lab-scale reactors showed that the biogas averaged theoretical production and this production was followed by a decrease in reaction time with successive addition of the substrate. In addition, the kinetics of the biogas obtained varied greatly from one ecosystem to another. Molecular fingerprinting profiles (CE-SSCP) of bacterial and archaeal communities were performed at the beginning and at the end of conditioning. These community profiles were compared with each other by principal component analysis (PCA). Bacterial populations that ensured efficient performance were different from those that ensured a good adaptability. In addition, the potential for adaptation depended on the presence of very specific methanogenic archées populations. When placing the adapted ecosystems in temperatures different from the original temperature, only mesophilic ecosystems adapted to psychrophilic temperatures. As expected, specific methanogenic activity was always obtained at the original temperature of the ecosystem. Analysis of bacterial and archaeal communities at the end of the acclimation period revealed that acclimation of thermophilic and mesophilic ecosystems to lower temperatures only modified slightly the structure of microbial communities. On the other hand, more significant changes were obtained when the incubation temperature was increased in comparison to the original temperature of the ecosystem. In summary, the study of the effect of incubation temperature (5°C to 55°C) on the fermentation activity and microbial population structure is a good model for laboratory study to understand the impact of abiotic factor on the structural and functional dynamics of a complex microbial community .
Le processus de dégradation anaérobie de la matière organique est un phénomène naturel largement répandu sur terre (ex. marais, lacs, rizières, systèmes digestifs d’animaux et humains). Une très grande diversité microbienne est entretenue durant ce processus, traduisant une diversité de voies métaboliques impliquées. Lorsqu’elle est complète, la digestion anaérobie aboutie à la formation de biogaz (mélange de méthane et de dioxyde de carbone). En termes de biotechnologie, le traitement par voie anaérobie de pollutions organiques permet de réduire le volume de déchets en générant du méthane valorisable sous plusieurs formes (électricité, chaleur, gaz naturel, biocarburant). Cependant, les digesteurs industriels sont optimisés pour un fonctionnement à 35°C ou à 55°C, ce qui nécessite un apport exogène d’énergie de maintenance. Ainsi, les travaux de thèse se sont intéressés à l’étude de la capacité d’adaptation de divers écosystèmes anaérobies industriels couvrant une variété de procédés et de conditions opératoires à convertir l’éthanol en biogaz à différentes températures. La première phase de l’étude avait pour but le conditionnement, en réacteurs de laboratoire, d’écosystèmes à leur température d’origine avec un substrat facilement biodégradable (éthanol). Ensuite, les performances des communautés microbiennes (potentiel méthanogène maximal et cinétique de dégradation) ont été estimées sur un gradient de température de 5°C à 55°C en fioles. La phase de conditionnement des écosystèmes en réacteur batch a montré que la production de biogaz avoisinait la production théorique et que cette production s’accompagnait d’une diminution de la durée de réaction avec ajout successif du substrat. De plus, les cinétiques de production de biogaz obtenues variaient fortement d’un écosystème à l’autre. Des profils d’empreintes moléculaires (CE-SSCP) des communautés bactériennes et archées ont été réalisés au début et à la fin du conditionnement. Ces profils de communauté ont été comparés entre eux par analyse en composante principale (ACP). Les populations bactériennes qui assuraient une performance efficiente étaient différentes de celles qui garantissaient une bonne capacité d’adaptation. Par ailleurs, le potentiel d’adaptation dépendait de la présence de populations d’archées méthanogènes bien spécifiques. En plaçant ensuite les écosystèmes conditionnés dans des conditions de température éloignées de la température d’origine, seuls les écosystèmes mésophiles se sont acclimatés aux températures psychrophiles. Comme attendu, l’activité spécifique maximale des méthanogènes était toujours obtenue à la température d’origine de l’écosystème. L’analyse des communautés bactériennes et archées à la fin de la période d’acclimatation a révélé que l’acclimatation des écosystèmes thermophiles et mésophiles à des températures plus faibles ne modifiait que légèrement la structure des communautés microbiennes. En revanche, des changements plus importants étaient obtenus lorsque la température d’incubation était augmentée par rapport à la température d’origine de l’écosystème. Finalement, l’étude de l’effet de la température d’incubation (de 5°C à 55°C) sur l’activité fermentaire et sur la structure des populations microbiennes est un bon modèle d’étude au laboratoire pour appréhender l’impact d’un facteur abiotique sur la dynamique structurelle et fonctionnelle d’une communauté microbienne complexe.
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Citer

Jojo-Charlie Mabala. Aptitude d’écosystèmes anaérobies industriels à produire du méthane à partir d’éthanol en conditions psychrophile, mésophile et thermophile. Sciences du Vivant [q-bio]. Institut National d'Etudes Supérieures Agronomiques de Montpellier, 2012. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02803104⟩
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