Nous avons étudié pendant 12 ans, dans les conditions naturelles, l’effet de l’épandage annuel d’amendements organiques sur les rendements du maïs et de la pomme de terre cultivés dans un sol sableux irrigué. Les diverses matières organiques (marcs de raisin « R », écorces de résineux « E », tiges de maïs « M », fumier de ferme « F », paille de blé « P ») contenaient la même quantité de carbone ; des compensations minérales ont permis de réaliser en outre l’égalité des apports de N, P, K, Ca et Mg entre traitements (y compris le témoin « T ») et d’assurer un niveau de fertilisation minérale élevé. Dans ces conditions, les amendements ont tous provoqué des augmentations de rendement par rapport au témoin, significatives 8 années sur 12 ; l’effet des différents amendements a été identique, malgré des taux d’enrichissement du sol en matière organique très différents. L’origine de l’efficacité des amendements n’a pas été clairement établie ; il est possible cependant qu’une amélioration de l’alimentation hydrique et minérale des cultures, provoquée par l’augmentation de la capacité de rétention pour l’eau et de la capacité d’échange de cations d’un sol très filtrant, ait joué un rôle important. Ces résultats confirment le rôle essentiel de la matière organique dans la fertilité des sols sableux et, donc, la nécessité d’en maintenir le taux à un niveau suffisant par la restitution des résidus de culture ou par l’apport d’amendements. Nous avons pu calculer le rendement en carbone stable des diverses sources utilisées et mettre en évidence la valeur de produits encore peu connus (marcs de raisin, écorces de résineux) pour l’amélioration de l’état organique des sols.