L'étude du type d'activités agricoles et leur organisation spatiale est une voie privilégiée d'explication de la qualité des eaux. Connaitre les règles de décision des agriculteurs pour la réalisation des actes techniques permettrait d'avancer des orientations de recherche pour tenter de remédier aux problèmes environnementaux engendrés par les activités agricoles. Ce travail vise à étudier le rôle des propriétés physiques et géographiques du milieu (type de sol, position topographique, distance au village, etc...) dans les décisions des agriculteurs pour organiser le système de culture de leur exploitation. Pour mieux caractériser l'importance de chacun de ces paramètres il a été décidé de réaliser une étude sur le long terme : 1800-2000. Les données anciennes utilisées sont les cartes de l'État-Major de 1830 qui renseignent avec une bonne précision sur l'occupation des sols. Les données actuelles de l'occupation du sol sont issues du traitement d'une image de télédétection de 2002. A partir des données disponibles et spatialisées il a été réalisé sous SIG un échantillonnage des différents facteurs, selon un maillage carré d'un pas de 100 mètres. Ces données ont été regroupées dans une base de données pour permettre leur analyse statistique. En 1830 le bassin versant du Madon était essentiellement tourné vers la céréaliculture, les terres labourables occupaient 67.5% du bassin. Désormais les terres labourables et les prairies occupent des surfaces approximativement équivalentes (30% chacune). Il a pu être montré qu’en fonction de la nature du sol la répartition des changements est significativement différente. Les sols les plus superficiels et légers sont restés en culture alors que les sols à dominante argileuse ont plus largement été convertis en prairie. Les prairies se situent majoritairement à proximité des villages et les terres restées en culture sont généralement à plat. Alors que les conversions en prairie ont plus eu lieu en pente.