Des études rurales à l’analyse des espaces sociaux localisés - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sociologie Année : 2014

Des études rurales à l’analyse des espaces sociaux localisés

Résumé

Urban society seems to have penetrated every corner of France, reducing the object of rural sociology and ethnology to nothing. These disciplines are built on a sharp rural/urban split, reserving the canonical vocabulary of sociology, such as the analysis of social class, for urban settings. Rural studies were founded on an ad hoc conceptualization borrowed from anthropology (peasant society, community, village collectivity, village interconnaissance or everyone knowing each other, notables). The radical development of contemporary rural worlds has swept this conception away. But are today’s contemporary rural worlds the exact equivalents of urban worlds? In this paper we defend the idea that the social morphology of contemporary rural worlds corresponds neither to a “reduced average France” nor to “local specificities.” In contemporary rural worlds, we repeatedly observe an overrepresentation of the working classes, especially laborers, and an under‑representation of the cultural fringes of the higher classes. Likewise, the phenomenon of secondary or multiple residences contributes to differential degrees of belonging to observed social spaces. We propose constructing a new sociology of rural worlds, understood as a sociology situating social groups at the macrosocial scale and a sociology of localized social space, products of the differentiated placement of social groups over space
La société urbaine semble avoir envahie tous les espaces réduisant à néant l’objet de la sociologie rurale et de l’ethnologie de la France. Ces disciplines se sont constituées sur une coupure urbain/rurale franche, réservant à l’urbain le vocabulaire canonique de la sociologie comme l’analyse des classes sociales. Une conceptualisation ad‑hoc (société paysanne, communauté, collectivité villageoise, interconnaissance villageoise, notable) empruntée à l’anthropologie a fondé les études rurales. L’évolution radicale des mondes ruraux contemporains a balayé cette conceptualisation. Mais les mondes ruraux contemporains sont‑ils aujourd’hui les stricts équivalents des mondes urbains ? Nous défendons ici l’idée que la morphologie sociale des mondes ruraux contemporains ne correspond ni à une « France moyenne en réduit », ni à des « particularités locales ». De manière récurrente, on observe dans les mondes ruraux contemporains une surreprésentation des classes populaires, notamment ouvrières, et une sous‑représentation des franges culturelles des mondes supérieurs. De même, des phénomènes de double ou multi‑résidences participent d’une appartenance à divers degrés à l’espace social observé. Nous proposons ici de reconstruire une sociologie des mondes ruraux, comprise comme une sociologie de la localisation des groupes sociaux à l’échelle macro‑sociale et une sociologie des espaces sociaux localisés, produits de la localisation différenciée des groupes sociaux sur le territoire

Dates et versions

hal-01123021 , version 1 (04-03-2015)

Identifiants

Citer

Gilles Laferté. Des études rurales à l’analyse des espaces sociaux localisés. Sociologie, 2014, 5 (4), pp.423-439. ⟨10.3917/socio.054.0423⟩. ⟨hal-01123021⟩

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