La Bretagne étant une région où l'élevage prédomine dans le paysage agricole, de nombreuses entreprises en amont et en aval des filières de productions animales s'y sont implantées. Plus particulièrement, on peut citer les usines d'alimentation du bétail qui sont un secteur à faible valeur ajoutée où une bonne gestion de la logistique est primordiale. C'est, entre autres, pour répondre à ce besoin que le modèle FEEDSIM a été mis au point à l'INRA de Rennes. C'est par une modélisation des flux de matières premières agricoles et des aliments composés que ce modèle permet de répondre à la demande. Une des limites de ce modèle réside dans l'exogénéité de la production agricole. Ainsi, ce rapport présente une méthode permettant d'endogénéiser la production agricole tout en la spatialisant à une échelle cantonale. Celle-ci est appliquée aux seules exploitations de grandes cultures d'Ille-et-Vilaine. La principale difficulté pour mettre en œuvre la démarche est qu'il existe très peu de données disponibles à l'échelle cantonale. De ce fait, c'est grâce à des exploitations fictives rendues représentatives à l'échelle cantonale que cette modélisation est rendue possible. Cette originalité s'appuie sur l'utilisation de deux outils majeurs: la programmation linéaire et la Programmation Mathématique Positive (PMP). Cette combinaison d'outils permet d'aboutir à un modèle qui est constitué, d'une part, de fonctions linéaires : contraintes sur les surfaces, les rotations culturales, etc. et d'autre part, d'une fonction objectif non linéaire qui maximise la marge brute de l'exploitation agricole tout en évitant la formation de solutions en coin. La méthode mise au point a fait l'objet de tests (de robustesse et de sensibilité) et d'une application dans le contexte de la réforme de la Politique Agricole Commune de 2003 et de la flambée des prix des céréales. Cependant cette méthode présente un certain nombre de limites dont la plupart sont dues au recours à la PMP.