L’Agriculture Biologique peut-elle se développer sans abandonner son principe d'écologie ? Le cas de la gestion des éléments minéraux fertilisants - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Innovations Agronomiques Année : 2016

L’Agriculture Biologique peut-elle se développer sans abandonner son principe d'écologie ? Le cas de la gestion des éléments minéraux fertilisants

Thomas Nesme
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1205530
Christophe David
Sylvain Pellerin
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1203893

Résumé

The Ecology principle is at the core of organic farming. Regarding nutrient management, this principle implies that chemical fertiliser should be banned and be replaced by enhanced recycling (within and among farms) and biological nitrogen fixation by legumes. However, based on the survey of 63 organic farms in three French districts, we demonstrated that organic farming can be somehow, indirectly reliant on chemical fertiliser. Such reliance is due to two major factors. First, organic farms import a large share of their nutrients (23% of nitrogen and 73% of phosphorus entering organic farms, mostly as manure) from conventional farms. Second, organic farms can rely on nutrient accumulated in soils prior to the conversion: this legacy effect results in the 70% anthropogenic signature of the P in organic crop and animal products. These results suggest that organic farming development can conflict with the Ecology principle. However, this paper also demonstrates that some solutions exist to limit the indirect reliance on chemical fertilisers. In particular, the diversity of agricultural productions at the district scale is a strong leverage to increase nutrient recycling among organic farms.
Le principe d'écologie, au fondement de l'Agriculture Biologique (AB), stipule que la gestion des éléments minéraux doit être fondée non pas sur le recours aux engrais de synthèse mais sur le recyclage des éléments au sein et entre fermes biologiques ainsi que sur les processus de fixation symbiotique par les légumineuses. Néanmoins, en se fondant sur le suivi de 63 fermes conduites en AB dans trois régions agricoles françaises, cet article montre que les exploitations biologiques ont recours indirectement à la fertilité héritée des engrais de synthèse. Ce recours se fait (i) soit par l'importation dans les fermes biologiques de produits élaborés par l'agriculture conventionnelle (sous forme d'engrais ou d'amendements organiques principalement), avec 23% de l'azote et 73% du phosphore entrants dans les fermes AB provenant de fermes conventionnelles, (ii) soit par l'utilisation des éléments minéraux accumulés dans les sols avant la conversion vers l'AB, avec environ 70% du phosphore des produits biologiques ayant de ce fait une origine anthropique. Ces éléments questionnent la tension existant entre développement de l'AB et respect du principe d'écologie. Des éléments de solution existent cependant, tel que le maintien de la diversité des productions agricoles à l'échelle du territoire, qui est susceptible de favoriser les processus de recyclage entre exploitations biologiques.
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Citer

Thomas Nesme, Benjamin Nowak, Christophe David, Sylvain Pellerin. L’Agriculture Biologique peut-elle se développer sans abandonner son principe d'écologie ? Le cas de la gestion des éléments minéraux fertilisants. Innovations Agronomiques, 2016, ⟨10.15454/1.4721176631543018E12⟩. ⟨hal-01652937⟩
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