La digestion chez les camélidés ; comparaison avec les ruminants - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Productions Animales Année : 2000

The digestion in camelids; a comparison to ruminants

La digestion chez les camélidés ; comparaison avec les ruminants

Résumé

Studies on digestion and metabolism in camelids have, over the past 15 years, benefited from technical and methodological progress made on ruminants. Today, reliable scientific information allows to compare the digestive and metabolic aptitudes of these two types of animals. The anatomy of the forestomach and the feeding behaviour of the camelids and ruminants are very different. Such differences have consequences on the digestion of food. Even though the microbial population is qualitatively the same, the cellulolytic activity of the bacteria is much more important in the camelid forestomach and the retention time of solid particles in the forestomach is much longer. The evolution of these two parameters is responsible for a better digestion of organic matter and of the cellulosic fractions of the rations. Due to better buffered digesta, the addition of large amounts of starch to a forage-based diet has not the negative effects on microbial cellulolysis usually observed in ruminants. Furthermore, camelids excrete less nitrogen in the urine and efficiently recycle urea via the mucous wall of the forestomach. This economy of nitrogen allows them to maintain a minimal production of microbial proteins for cases when dietary nitrogen is insufficient. However, camelids are much more sensitive than ruminants to risks of intoxication due to excess soluble nitrogen in rations. Reduced maintenance energy levels and a better yield of transformation of metabolisable energy into net energy, go along with a better use of ingested energy by camelids. A greater stability of physical-chemical conditions (pH, NH3) in the fermenting medium of the C1 compartment of camelids after feeding, as well as the higher outflow rate of the liquid phase, are elements that favour the development and activity of microorganisms.
Les études sur la digestion et le métabolisme des camélidés ont bénéficié au cours des quinze dernières années des progrès techniques et méthodologiques issus des travaux conduits chez les ruminants. On dispose aujourd’hui d’éléments scientifiques fiables qui permettent de comparer les aptitudes digestives et métaboliques respectives de ces deux types d’animaux. L’anatomie des pré-estomacs ainsi que le comportement alimentaire des animaux sont très différents entre camélidés et ruminants. De telles différences ont des conséquences sur la transformation des aliments dans le tube digestif. Bien que la population microbienne soit qualitativement la même, l’activité cellulolytique des bactéries est plus importante dans les pré-estomacs des camélidés et le temps de séjour moyen des particules solides y est plus long. L’évolution de ces deux paramètres est à l’origine d’une meilleure digestion de la matière organique et de la fraction cellulosique des rations. Grâce à un meilleur pouvoir tampon des digesta, l’ajout important d’amidon à une ration à base de fourrage n’a pas les effets négatifs observés sur la cellulolyse chez les ruminants. Par ailleurs, les camélidés excrètent moins d’azote dans l’urine et recyclent efficacement l’urée via la muqueuse des pré-estomacs. Cette épargne de l’azote leur permet de maintenir une production minimum de protéines microbiennes dans le cas de régimes carencés en azote. En revanche, les camélidés sont beaucoup plus sensibles que les ruminants à des risques d’intoxication dus à des excès d’azote soluble dans les rations. Des besoins d’entretien en énergie réduits et un meilleur rendement de transformation de l’énergie métabolisable en énergie nette, vont dans le sens d’une meilleure utilisation de l’énergie ingérée par les camélidés. Une plus grande stabilité des conditions physico-chimiques (pH, NH3) du milieu fermentaire dans le compartiment C1 des camélidés après le repas, ainsi qu’une vitesse de vidange plus élevée de la phase liquide, sont des éléments favorables au développement et à l’activité des microorganismes.
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : hal-02694048 , version 1
  • PRODINRA : 76257
  • WOS : 000089065100002

Citer

J Pierre Jouany. La digestion chez les camélidés ; comparaison avec les ruminants. Productions Animales, 2000, 13 (3), pp.165-176. ⟨hal-02694048⟩
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