L’objectif de cette étude était d’augmenter les performances de reproduction du turbot dans une pisciculture privée, en essayant de contrôler l’ovulation et d’augmenter la quantité d’œufs produits. Quatre types d’expériences ont été menées : La 1ère série d’expériences était destinée à identifier les principaux facteurs impliqués dans l’induction d’un stress. Les perturbations liées aux manipulations des animaux dans des conditions d’élevage et expérimentales ont été considérées. Nous concluons que, pris isolément, ces différents facteurs (exposition à l’air, massage abdominal pour la collecte des gamètes, manipulation, prélèvement) ont des effets limités ; mais, dès lors qu’ils sont associés entre eux et régulièrement répétés ils peuvent être très perturbants pour les poissons. La 2ème série d’expériences visait à caractériser la dynamique de l’ovogenèse chez le turbot, spécialement pendant la phase de vitellogenèse et la période péri-ovulatoire. Les mesures du diamètre ovocytaire révèlent une seulel population d’ovocytes, les grands ovocytes étant recrutés pour la maturation méiotique et l’ovution. La 3ème série d’expérimentations a été consacrée à l’identification du stéroïde induisant la maturation ovocytaire (MIS) chez le turbot. Des incubations in vitro de fragments d’ovaires, en présence de prégnénolone ou de 17-hydroxy-4-pregnen-3-one tritiées, ont montré que la 17,21-dihydroxy-4-pregnen-3-one et les androgènes sont activement synthétisés durant la période d’ovulation. De faibles quantités de 17,20α-dihyhydroxy-4-pregnen-3-one, 17,20β-dihydroxy-4-pregnen-3-one et de 17,20β,21-trihydroxy-4-pregnen-3-one (20β-S) sont également synthétisées. La 20β-S s’est avérée être la plus active dans l’induction de la maturation ovocytaire in vitro. Il y a donc de fortes chances que la 20β-S soit le MIS chez le turbot. La dernière série d’expérimentations a été mise en place pour tenter de développer une méthode permettant de synchroniser et d’avancer les pontes chez le turbot. Des implants de GnRHa ont été utilisés avec succès. Une augmentation des fréquences d’ovulation a été observée et les femelles implantées ont toutes pondu en donnant des gamètes de qualité convenable. Les résultats sont globalement discutés en termes économiques pour une pisciculture privée.