Homme libre, citoyen, mais paysans ? L'abolition de l'esclavage et le développement d'une paysannerie en Guadeloupe - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Proceedings/Recueil Des Communications Année : 1997

"Free man", "Citizen" but "Peasant" The emancipation and the development of peasantry in Guadeloupe [French West Indies

Homme libre, citoyen, mais paysans ? L'abolition de l'esclavage et le développement d'une paysannerie en Guadeloupe

Résumé

L'économie paysanne naît quand le travailleur de la terre devient libre et indépendant, après l'esclavage ou le servage. L'abolition de l'esclavage est donc la première chance historique de naissance d'une paysannerie guadeloupéenne. La réorganisation post-esclavagiste de l'économie sucrière précipite la réalisation de deux types de transformations dans les sociétés caribéennes : une révolution industrielle aboutissant à la monopolisation des ressources productives des territoires par l'agro-exportation, généralement le capital sucrier, et l'établissement de nouvelles formes de soumission de la force de travail. L'économie de plantation post-esclavagiste ne laisse ainsi qu'une place marginale à l'agriculture familiale et ne permet pas le développement d'une paysannerie au sens classique du terme. L'arsenal juridique mis en place, en particulier à partir de 1852 dans les Antilles françaises, concourt fortement à cette évolution ; ceci de manière directe (coercition) ou indirecte (non-limitation du pouvoir économique des classes dirigeantes, absence de mesures en faveur des travailleurs ruraux). Ainsi, si l'abolition de l'esclavage attribue aux esclaves les qualités d'homme libre et de citoyen, elle ne s'accompagne pas d'une transformation de la formation socio-économique permettant à terme une prise de pouvoir économique. En outre, les inégalités économiques sont renforcées par des différences "raciales". La communication décrit la période post-esclavagiste en Guadeloupe de ce point de vue, en s'attachant à analyser le rôle de la loi dans ces transformations en relation avec les autres facteurs, notamment les comportements de ces derniers (hypothèse de la "fuite des habitations") et la constitution d'un marché interne. Est aussi abordé le hiatus entre la légitimité telle que cette dernière est vécue par les nouveaux libres et la légalité.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02841537 , version 1 (07-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02841537 , version 1
  • PRODINRA : 140351

Citer

Marie-Françoise Zébus, . Conseil International d'Etudes Francophones. Homme libre, citoyen, mais paysans ? L'abolition de l'esclavage et le développement d'une paysannerie en Guadeloupe. Congrès international du CIEF, May 1997, Gosier, France. 12 p., 1997. ⟨hal-02841537⟩
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