[Is continuing training possible for a manager ? Development of an action of "knowledge creation" for managers' small firms in an engineering process]
Une formation continue de l'entrepreneur est-elle possible ? Développement d'un dispositif de "création de connaissances" de dirigeants de TPE dans le cadre d'un processus de "recherche ingénierique"
Résumé
L'auteur se propose de décrire un dispositif original de "création de connaissances" de dirigeants de TPE, valant "formation continue de l'entrepreneur", développé de 1999 à 2001, dans le cadre d'une action de développement territorial local d'un bassin de pays rural du sud de la France. Le dispositif de "formation continue" de dirigeants de TPE mis au point dans le cadre de cette action s'appuie sur la mobilisation des concepts de connaissances "tacites" (Polanyi, 1966), "situées" (Lave et Wenger, 1991), "actionables" (Argyris, 1993), de "communauté de pratiques" (Brown et Duguid, 1991), de "praticien réflexif" (Schön, 1983) et de "création de connaissances" (Nonaka, 1991), généralement utilisés dans des contextes sensiblement différents. Les péripéties du déroulement de cette action révèlent le faisceau de contraintes qui pèsent d'ordinaire sur tout ce qui voudrait constituer l'équivalent d'une "formation continue de l'entrepreneur". De sorte que l'étude des circonstances qui ont présidées au relâchement de ces mêmes contraintes permet la mise en évidence, en raisonnant par "abductions" (David, 2000), des ressorts du dispositif original d'accompagnement de dirigeants de TPE qui résulte de cette action de "création d'artéfact" (Koenig, 1993) dans le cadre d'un processus de "recherche-ingénierique" (Chanal et al., 1997) ou de "recherche-intervention" (David, 2000). L'ensemble de l'expérience peut être décrit comme le test "infirmationiste" (Koenig, 1997) d'un processus entrelacé de recherche-intervention d'une part, d'apprentissage collectif d'autre part, processus ayant commencé par échouer, puis réussi jusqu'à un certain point, mais ayant par la suite de nouveau échoué à dépasser cette première réussite, pour diverses raisons plus ou moins circonstancielles. En l'état, le dispositif créé n'en paraît pas moins constituer une forme adaptée de réponse au problème du développement économique de territoires ruraux souffrant de l'absence d'implantations de grandes entreprises, spécialement lorsqu'ils ne disposent pas non plus de compétences territoriales spécifiques susceptibles d'être exploitées sous la forme d'un SPL.