La lutte contre la désertification est généralement analysée comme un bien public global. Elle a aussi des effets localisés qui affectent des systèmes agraires complexes où la perception même des effets de la désertification varie selon les stratégies des acteurs par rapport à l'usage des actifs naturels. L'article passe en revue de manière critique les éléments d'analyse économique à prendre en compte dans toute tentative d'évaluation des actifs naturels produits ou réhabilités et plus largement de l'impact socio-économique des actions de lutte contre la désertification. L'analyse appliquée à une zone qui a subi une forte déprise agricole et rurale, et donc une forme particulière de désertification, la châtaigneraie cévenole, montre l'intérêt et les limites des tentatives d'évaluation des actions de réhabilitation de ce milieu, et donc du paysage produit, et la nécessité de prendre en compte les relations évolutives entre l'offre émergente de paysage et une demande de plus en plus explicite pour ces mêmes paysages.