La communication est tirée d'un programme de recherche réalisé pour le compte du Commissariat général du Plan dont l'objectif était d'étudier les relations entre mode de gouvernance, dynamiques de compétitivité et management stratégique des firmes agoalimentaires multinationales en Europe. La recherche a été menée sur un échantillon de 21 firmes américaines et européennes dont on a analysé la structure actionnariale, le portefeuille d'activité, les implantations géographiques, le mode d'organisation et les pratiques de gestion des ressources humaines. L'hypothèse de départ, à savoir que les mutations observées dans la gouvernance des firmes exerçait une influence significative sur les choix stratégiques au même titre que les dynamiques concurrentielles, a été vérifiée pour les entreprises dont l'actionnariat était dilué et comportait une proportion significative d'investisseurs institutionnels (par exemple Coca-Cola ou Danone). Par contre, pour d'autres firmes dont l'actionnariat est plus concentré et de type familial (exemple Bongrain, Pernod-Ricard), le modèle industriel et de marché semble prédominant. Au total, ce sont trois types de forces qui oeuvrent pour déterminer les comportements stratégiques des firmes : les pressions concurrentielles (consommateurs, technologies), les pressions actionnariales (nature et répartition des actionnaires) et les pressions institutionnelles (réglementations publiques, partenaires sociaux, organisations associatives internes et externes). Enfin, il est observé que les changements en cours dans les très grandes firmes conduisent à revoir les modèles organisationnels (formes de réseaux croisant implantation des unités productives et zones de commercialisation, en fonction du type de produit) et les méthodes de GRH (utilisation de logiciels permettant une gestion mondiale, apparition d'un management spécifique pour les cadres supérieurs, tendance croissante à la centralisation de fonctions-clés).