Partant des phénomènes de multi-appartenance qu'occasionne la généralisation des situations de mobilité au cours du cycle de vie ou concomitantes (dissociation des lieux d'emploi et de résidence, migrations résidentielles), les auteurs s'interrogent sur l'évolution des relations entre les acteurs et leurs territoires au sein des espaces ruraux. Ce phénomène de multi-appartenance bouleverse en effet les fondements traditionnels de la confiance caractérisés, dans les espaces ruraux notamment, par une forte interconnaissance et des rapports d'autorité dans les relations sociales en général et dans celles de travail en particulier. Ces changements rendent la confiance plus problématique mais aussi plus indispensable aux échanges économiques et sociaux. Une refondation de la confiance paraît dès lors nécessaire sur des bases plus institutionnalisées. A partir de l'étude de deux types d'espaces ruraux, ce document traite de la question des relations entre confiance et territoires. Il expose les différentes façons selon lesquelles le territoire peut servir de matrice d'élaboration de la confiance. Inversement, il rend compte aussi de la manière dont la confiance peut concourir, dans des espaces ruraux sujets à une forte mobilité, à sélectionner les personnes qui souhaitent résider dans le territoire contribuant de ce fait à sa construction.