Pendant les dix dernières années, les études sur le travail à temps partiel ont porté principalement sur les effets côté main-d'oeuvre. Les auteurs s'intéressent aux effets côté employeurs. D'une part, pour être plus flexibles, les entreprises recrutent des travailleurs à temps partiel pour que la production soit toujours aussi proche que possible de la demande. D'autre part, afin de diminuer les frais de recrutement, les entreprises préfèrent engager des travailleurs à temps plein. Les auteurs introduisent ces caractéristiques du travail à temps partiel dans un modèle de recherche d'équilibre. Les choix des salaires dans l'entreprise sont le résultat d'une confrontation de son niveau de production (qui dépend de sa taille), ses coûts salariaux et les frais de recrutement des employés à temps partiel et à temps plein. Les travailleurs se voient proposés deux types de contrats de travail : un correspondant aux emplois à plein temps et l'autre aux emplois à temps partiel. La polyvalence, en fonction des salaires et du nombre d'heures travaillées par semaine, est le critère que les travailleurs considèrent pour accepter ou refuser les offres d'emploi. Les auteurs prouvent l'existence de l'équilibre de Nash, dans lequel toutes les firmes recrutent à la fois des travailleurs à temps partiel et à temps plein. Dans ce cas, une diminution du travail hebdomadaire à temps plein implique deux types de résultats qui correspondent chacun à un effet économique dominant de la politique de réforme : les coûts salariaux relatifs dans un cas et la réorganisation de la production dans l'autre cas.