Cet article vise à montrer, à travers l'exemple de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque, les défis de l'élargissement tant du point de vue de ces pays que de celui de l'Union européenne. Pour se faire, une première partie présente les principaux éléments des positions de négociations des différents acteurs en jeu, de manière à en tirer dans une seconde partie les enjeux que révèlent clairement ces positions de négociations. Outre l'enjeu politique, l'adhésion à l'Union européenne (UE) représente pour les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) un énorme enjeu économique pour des pays fortement contraints budgétairement (bénéfice des aides européennes, essentielles pour la modernisation ou la restructuration de leur agriculture, potentialité de développement des investissements directs étrangers, etc.). Mais ces pays refusent une fixation des quotas ou des plafonds de référence sur leurs années de récession, ce qui freine d'emblée toute croissance, et souhaitent bénéficier dès leur entrée des aides directes. L'UE répond qu'un pays ne peut bénéficier des droits de la politique européenne que s'il suit les obligations de cette politique. Pour l'UE, l'élargissement représente un véritable défi politique, institutionnel et économique. L'adhésion est un processus long et coûteux, conditionné à la réussite des réformes institutionnelles de l'UE. Ces divers éléments concourent à montrer clairement que les négociations seront difficiles et dépendront du type d'agriculture que les pays souhaitent développer.