On propose une procédure d'estimation efficace des modèles de demande en eau potable par les ménages, appliquée à des données de panel sur des communes françaises. On insiste plus particulièrement sur la description des formes possibles d'endogénéité du prix et on intègre dans l'équation de demande des variables de caractères sociodémographique et climatique. Des méthodes économétriques spécifiques sont appliquées à trois modèles qui diffèrent par la variable de prix choisie : le prix marginal de l'eau potable, le prix moyen et une combinaison des deux prix visant à étudier auxquels de ces prix le consommateur est le plus sensible. Les résultats mettent en évidence une corrélation entre prix et effet individuel communal, ce qui suggère un comportement stratégique de la part du distributeur. Il apparaît également que les consommateurs répondent de manière significative à toute variation de prix et qu'aucune des deux spécifications (modèle avec prix marginal et modèle avec prix moyen) ne peut être rejetée. Les chiffres obtenus en termes d'élasticité prix et revenu sont respectivement de - 0.22 et 0.1. Un autre élément intéressant qui ressort de l'étude est la plus faible consommation d'eau dans les communes où la part de maisons individuelles est plus large. Ce résultat relance le débat sur l'installation de compteurs individuels à l'intérieur des logements collectifs.