Cet article s'appuie sur l'exemple de la mise en place de l'Organisation commune de marché viti-vinicole (OCM vin) pour analyser les difficultés de coordination internationale au sein d'une union économique. L'auteur propose un modèle d'analyse à deux pays (représentant les deux principaux producteurs européens que sont l'Italie et la France) pour lesquels les structures d'offre et de demande ne sont fondamentalement pas de même nature. Du point de vue de la demande, l'auteur suppose que l'un des deux pays connaît une structure de consommation plus hétérogène, avec des consommateurs en moyenne plus attachés à la qualité du bien offert. Il montre que dans ces conditions ce pays a une tendance très forte à développer une qualité supérieure à l'autre pays, ce qui induit une dissymétrie importante de l'offre du point de vue de la qualité des biens offerts aux consommateurs. Les échanges internationaux entre les deux pays sont alors compromis en l'absence d'un contrôle des productions des deux Etats. Dans le cadre d'une union économique, ce contrôle peut être effectué via une redistribution des gains de la coordination par un organisme supranational. Toutefois, la redistribution peut avoir des effets pervers (du point de vue du surplus collectif) sur la politique qualitative des deux pays. En conclusion, l'article retrace l'historique de l'OCM vin et décrit les enseignements que l'on peut tirer de cette analyse théorique.