La circulation des biens et des services, entre les différents agents participant à la chaîne alimentaire unissant les producteurs de matières premières aux consommateurs, emprunte des canaux de distribution dont l'architecture a varié depuis un siècle. Il y a toujours eu, dans ces circuits, présence de sites d'entrepôts pour assurer les fonctions de stockage, mais cette situation a profondément évolué au cours des dix dernières années. L'émergence de nouveaux modes de commercialisation des produits et de nouveaux principes de gestion des flux a fait évoluer la structure même de la chaîne alimentaire. Cet article traite des plates-formes logistiques en France qui ont massivement remplacé les structures physiques par où transitaient traditionnellement les produits alimentaires. Il analyse cette substitution et s'interroge sur son étendue, sur la profondeur des changements réels et sur leur genèse. Il s'attache surtout à l'examen du fonctionnement interne des plates-formes logistiques, et, en particulier à l'étude des formes de rationalisation et de mécanisation des activités humaines qui y sont exercées.