Le marché américain des édulcorants a fait l'objet de travaux économiques nombreux et ce en raison de l'intervention importante de l'Etat. En particulier, l'évaluation du coût des différentes politiques économiques est souvent abordée, les résultats dépendant de nombreux paramètres et notamment des hypothèses concernant la substitution entre les différents édulcorants. On s'intéresse ici à la substitution entre sucre et isoglucose et à ses effets économiques mesurés en terme de bien-être. L'analyse est menée à partir d'un modèle de différenciation des produits. Le marché est représenté par une structure verticale à trois niveaux. Le premier niveau est constitué par les firmes productrices d'édulcorants, le deuxième par les firmes qui utilisent les édulcorants comme inputs pour la production de produits finis, et enfin, le troisième niveau est représenté par la demande finale. La demande d'édulcorants dépend donc de la demande finale et des technologies utilisées par les firmes de second niveau. Les firmes productrices d'isoglucose sont supposées adopter une stratégie de meilleure réponse face au prix du sucre (fixé par l'intermédiaire des quotas d'importation sur le sucre). Les résultats montrent que la substitution du sucre par les isoglucoses a permis de limiter considérablement le coût de la politique sucrière américaine.