Comme gestionnaire d'un espace important dans le Massif vosgien, les fermes-auberges contribuent au maintien d'espaces ouverts et à la préservation du milieu. Depuis le milieu des années 60, l'économie de ces combinaisons productives complexes s'est profondément modifiée avec l'augmentation de la fréquentation touristique dans le massif, au point que les acteurs locaux s'interrogent sur la pérennité de ce système particulier. Il apparaît que les unités économiques s'inscrivant dans le prolongement du modèle laitier traditionnel, situées presque exclusivement dans le Haut-Rhin, demeurent nettement prépondérantes dans le périmètre des Hautes Chaumes mais elles ne le sont plus à l'échelle du Massif vosgien dans son ensemble, car elles y côtoient deux autres types d'unités en nombre presque aussi important. Ces deux types possèdent en commun une logique de restauration dominante mais se distinguent radicalement l'un de l'autre par la nature des liens entre activité touristique et activité agricole. On constate l'émergence d'une quatrième logique marquée, dans le cas le plus favorable, par la scission d'une entité unique en deux unités distinctes, d'un côté l'auberge et de l'autre, la ferme. Si la succession professionnelle est assurée dans la très grande majorité des fermes-auberges en phase successorale, elle paraît s'inscrire dans différentes logiques économiques qui interrogent sur les spécificités des fermes-auberges à l'avenir.