L'objectif de cet article est d'analyser les conséquences de la nouvelle instrumentation de la politique agricole commune (baisse des prix de soutien, versements compensatoires et gel des terres) sur l'offre du produit, la demande dérivée du facteur variable, l'intensification et les rémunérations de la terre et du capital. Les auteurs montrent que l'intensification devrait diminuer en raison des baisses substantielles des prix mais que le gel des surfaces peut annuler une partie du mouvement vers une moindre intensification. On montre également que les versements compensatoires de la réforme ne sont pas découplés, en particulier parce qu'ils interviennent dans le choix des allocations de surfaces. Enfin, la portée politique de l'analyse permet de proposer certains aménagements à la réforme de façon à mieux intégrer les rôles traditionnels de l'agriculture (production et échanges de biens) et ses nouvelles fonctions (préservation de la nature).