Ce mémoire présente les éléments structurants d'un itinéraire diversifié conduisant à poser l'environnement comme objet de questionnement des sciences sociales. Au nom de la légitimation de l'exercice de la profession de sociologue, l'environnement, le milieu, le vivant sont restés hors champ de la discipline pour son plus grand dommage. La crise écologique amène aujourd'hui à découvrir que nous ne pouvons plus exclure les entités naturelles hors de la sphère humaine (l'air, l'eau, la mer, les étoiles...). La complexité des relations de cause à effet et de rétroaction dans le tissu de la nature fait qu'une action sociale délibérée, conçue à une fin donnée, comporte de nombreux effets inattendus. Nous ne sommes donc plus tout à fait "maîtres et comme possesseurs de la nature". Comprendre les mécanismes par lesquels la société technicienne a exclu de son territoire la nature, l'espace physique, devrait aider à définir de nouvelles règles du jeu dans le champ de la connaissance comme dans celui de l'action, l'aménagement par exemple.