Ces dernières années, des démarches de contractualisation au sein de la firme ont commencé à se développer dans certains grands groupes industriels. Que révèlent-elles des évolutions qui affectent aujourd'hui les modes de fonctionnement et les rapports entre acteurs dans l'entreprise ? Sur quel "modèle" de l'organisation reposent-elles ? On peut, a priori, émettre l'hypothèse que ces pratiques contractuelles visent à résoudre des problèmes de coordination entre acteurs, souvent difficiles à maîtriser du fait de l'incertitude et de la complexité auxquelles les entreprises sont confrontées. C'est dans ce sens que s'orientent certains auteurs, quand ils soulignent que l'impossibilité d'un contrôle totalement centralisé de projets très complexes explique l'émergence ou le développement de ces pratiques contractuelles. Ils avancent ainsi que "plus les projets sont complexes, plus les prises de contrats s'avèrent nécessaires". Mais on peut aussi ajouter que plus les projets sont complexes, plus les démarches de contractualisation sont difficiles à mettre en place. Cette "complexité" ne rend-elle pas alors inopérante toute perspective de contractualisation ? Que peut apporter une notion d'engagement dans un contexte marqué par de fortes incertitudes ? Sur quoi repose l'efficacité de ces démarches contractuelles ?