Les exploitations bovines selon leur niveau de chargement : diagnostic et perspectives face à la réforme de la PAC - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Productions Animales Année : 1994

Cattle farms by stock density : diagnosis and perspectives in the light of the CAP reform

Les exploitations bovines selon leur niveau de chargement : diagnostic et perspectives face à la réforme de la PAC

Résumé

An analysis of French cattle farms according to their stock densities is afforded by the sample of the Farm Accounting Data Network (FADN), which describes 4,200 cattle farms, i.e. an extrapolated population numbering 310,600 production units. Using an appropriate typology, the RICA takes into account the diversity of the technical systems in use and recognises four levels of stock density : under 1, from 1 to 1.5, from 1.5 to 2 and over 2 herbivore GCU per hectare of SFP. For identical technical systems, the extensive farms have greater useful agricultural and forage surface areas than the intensive farms. In contrast, they have smaller herds and so produce on average lower gross outputs and appreciably lower incomes. Though their cost effectiveness is lower, they manage to sustain a financial situation that is fairly similar to the more intensive farms. This is mainly due to lower taxation. The study shows that 75,500 production units, i.e. one cattle farm in four, are eligible for the grass subsidy provided for in the plan accompanying the reform. This aid concerns three million hectares, i.e. more than one third of all France’s grassland. This measure is especially beneficial to farms using the "Naisseur" and "Lait-Spécialisé-Herbe" systems, two thirds of which are located in difficult agricultural areas and which are on average low carners. Over three quarters of cattle and suckler farms are under the 1.4 density threshold, which determines entitlement to community subsidies for extensification. The CAP reform helps to restrict intensification by prompting farmers to remain under this threshold. Yet it does not encourage any real extensification since only 10 to 15 % of all cattle farms have any incentive to extensify to obtain extra direct aid. Simulation of the effects of the CAP reform were carried out using the PECARI programme of the Assessment and Planning Office of the Ministry of Agriculture. These simulations were conducted at constant structure and productivity up to 1996. Overall they predict an average increase in gross farming excess of 7 % over all cattle farms. For any given technical system, the reform favours on average extensive farms specialised in cattle, of small economic size and located in difficult areas. Though the CAP reform affords a slight rebalacing in so far as it favours farms with low inital incomes, income differences subsist. For suckling herds, and especially those where the level of beef specialisation is high, the results of the simulation depended strongly on market price trends resulting from intervention price reduction. The average amount of direct public transfers per cattle farm was 89 kFF (including 42 % direct crop aids), which represents 44 % of the cash flow and 18 % of the gross product. Direct livestock aids per herbivore GCU decrease as stock density increases, but per hectare of SFP, these aids increase as the farms are more intensive.
L’analyse des exploitations bovines françaises, réparties selon leur niveau de chargement face à la réforme de la PAC, repose sur l’échantillon 1991 du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA) national regroupant 4 200 exploitations productrices de viande bovine soit un univers extrapolé de 310 600 unités de production. Au travers d’une typologie adaptée, le RICA permet de tenir compte de la diversité des systèmes techniques et de quatre classes de chargement : moins de 1 UGB herbivore par hectare de SFP, de 1 à 1,5, de 1,5 à 2 et de plus de 2. À système technique identique, les exploitations extensives disposent d’une superficie agricole utile et d’une superficie fourragère plus importantes que les exploitations intensives. En revanche, elles détiennent des cheptels de taille plus limitée, c’est pourquoi, elles dégagent, en moyenne, un produit brut total et un revenu nettement inférieur. Bien que leur rentabilité soit peu élevée, elles parviennent à conserver une situation financière assez semblable à celles des exploitations plus intensives. Ceci s’explique surtout par des prélèvements moins élevés. L’étude montre que 75 500 unités de production, soit une exploitation bovine sur quatre, sont susceptibles de bénéficier de la prime à l’herbe prévue dans le cadre du plan d’accompagnement de la réforme. Cette aide concerne trois millions d’hectares soit plus du tiers des superficies en prairies du territoire national. Cette mesure est particulièrement bénéfique pour les exploitations des systèmes Naisseur et Lait-Spécialisés-Herbe, lesquelles sont localisées pour les deux tiers dans les zones agricoles défavorisées et dégagent en moyenne de faibles revenus. Plus des trois quarts des exploitations bovines et des vaches allaitantes sont situées en deçà du seuil de facteur de densité de 1,4, conditionnant l’octroi des primes communautaires à l’extensification. La réforme de la PAC contribue à limiter le processus d’intensification en incitant la plupart de ces exploitations à rester en deçà de ce seuil. En revanche, elle n’encourage pas véritablement à un processus important d’extensification, puisque seulement 10 à 15 % de l’ensemble des exploitations bovines ont intérêt à s’extensifier pour obtenir un surplus d’aides directes. Les simulations des effets de la réforme de la PAC ont été réalisées à partir du programme PéCARI du Bureau de l’évaluation et de la Prospective du Ministère de l’Agriculture. Projetées à horizon 1996, ces simulations sont effectuées à structure et à productivité constantes. Globalement elles laissent prévoir une augmentation moyenne de l’Excédent Brut d’Exploitation de 7 % sur l’ensemble des exploitations bovines. Pour un système technique donné, la réforme est en moyenne plus favorable aux élevages extensifs, spécialisés en production bovine, de petite dimension économique et localisés dans les zones défavorisées. Si la réforme de la PAC permet un léger rééquilibrage en étant plus favorable aux exploitations dégageant les revenus initiaux les plus faibles, la hiérarchie des revenus demeure. Pour les élevages allaitants et notamment ceux pour lesquels le niveau de spécialisation en production bovine est important, les résultats des simulations sont fortement dépendants des évolutions des prix de marché consécutives à l’abaissement des prix d’intervention. Le montant moyen des transferts publics directs par exploitation bovine est de 89 kF (dont 42 % d’aides directes végétales), ce qui représente 44 % de l’EBE et 18 % du produit brut. Les aides directes animales par UGB herbivore diminuent avec l’augmentation du chargement, mais rapportées à l’hectare de SFP, ces aides sont d’autant plus fortes que les exploitations sont intensives.
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Dates et versions

hal-02706477 , version 1 (01-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02706477 , version 1
  • PRODINRA : 154091

Citer

F. Colson, Vincent Chatellier. Les exploitations bovines selon leur niveau de chargement : diagnostic et perspectives face à la réforme de la PAC. Productions Animales, 1994, 7 (5), pp.327-342. ⟨hal-02706477⟩
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