L'article analyse la participation des agriculteurs aux programmes agri-environnementaux dont l'importance est croissante dans la politique agricole européenne. Ces programmes offrent des contrats rémunérant les services environnementaux, tels que la biodiversité, potentiellement fournis par les agriculteurs. En s'appuyant sur la théorie des ménages, le comportement d'agents privés contribuant à la production d'un bien public est modélisé. Le consentement à recevoir (CAR) d'un ménage pour accroître son offre de bien public est défini par la différence entre le coût de production du bien et son consentement à payer pour en bénéficier en tant que consommateur. Les notions de CAR hicksien et marshallien sont définies pour prendre en compte les possibilités d'ajustement offertes aux ménages par les contrats, étant donnée la flexibilité de la technologie de production. Elles sont ensuite comparées au CAR défini à partir du surplus compensateur. L'analyse économétrique est réalisée à partir des données d'une enquête de 1995 auprès d'agriculteurs belges concernés par un programme destiné à favoriser la nidification d'oiseaux menacés. Les données disponibles permettent une évaluation à la fois ex ante et ex post de ce programme avec en particulier une comparaison du CAR au comportement réel des ménages agricoles.