Un conservatoire botanique adapté au territoire guyanais : comment intégrer connaissances scientifiques et connaissances traditionnelles?
Résumé
Malgré l’idée couramment admise d’un territoire couvert d’une forêt homogène, en réalité la Guyane est très hétérogène tant dans la répartition des espèces que des paysages végétaux. Nous évoquerons les différentes voies d’exploration possibles de la biodiversité végétale utilisées jusqu’à présent et leurs perspectives de développement dans le cadre de la mise en place d’un conservatoire botanique en Guyane. Deux exemples seront développés: l’état des connaissances et les stratégies d’acquisition pour les espèces arborescentes forestières mettant l’accent sur l’aspect fragmenté de l’espace forestier ; et l’étude des espèces dites « utiles », associées aux activités humaines, en particulier les plantes liées à l’agriculture traditionnelle, les plantes médicinales et les plantes introduites, dont la présence est liée à l’habitat humain, ancien ou récent.La mise en place du conservatoire botanique à l’échelle de la Région Guyane, portée par la collectivité locale, et soutenue par le ministère de l’Environnement nous permet d’envisager la mise en place d’une structure intégrant les connaissances scientifiques et les connaissances traditionnelles. Médiateur entre l’État, les collectivités, les organismes de recherche, les associations et les communautés, il pourrait devenir un véritable outil de gouvernance de la biodiversité pour la Guyane, mais aussi une plateforme de collaboration internationale à l’échelle du plateau des Guyanes