L’insecte modèle choisi pour cette étude est celui qui suscite de nombreuses inquiétudes, aussi bien pour l’agriculture que pour les dommages causés dans les milieux naturels : la « fourmi manioc » (Acromyrmex octospinosus Reich). Cette fourmi attine est originaire d'Amérique du Sud. Elle est présente sur son continent d’origine et dans certaines îles des Antilles dont la Guadeloupe. Les nombreux dégâts occasionnés par ces fourmis ont nécessité la mise en place d’une lutte chimique pour tenter de les combattre. La dangerosité de ces substances pour les milieux naturels et anthropisés est un contexte favorable à l’exploration de nouvelles pistes. L’objet principal de notre recherche consiste à savoir si on peut déceler à partir de l’ethnopharmacologie TRAMIL des usages permettant de combattre cette fourmi. Les protocoles retenus et présentés dans ce travail permettent d’observer les effets des usages de plantes choisis sur la survie et le comportement des insectes. Six usages traditionnels issus de 5 plantes sont testés: Mammea americana L., Nerium oleander L., Nicotiana tabacum L., Rollinia mucosa (Jacq.) Baill. et Trichilia pallida Sw. Les résultats obtenus et présentés dans cet article permettent d’ores et déjà dire que les usages insecticides de plantes provenant des enquêtes ethnopharmacologiques TRAMIL présente un potentiel de lutte contre ce ravageur.