DOHaD et Dimorphisme sexuel
Résumé
Chaque individu réagit à son environnement nutritionnel de manière personnalisée et selon son sexe depuis sa conception. Ces particularités dépendent de nombreux facteurs incluant non seulement son génome, mais aussi son épigénome, qui fluctue en fonction des impacts environnementaux, de son âge, de son état physiopathologique et de son sexe. La connaissance des mécanismes de base du dimorphisme sexuel et leurs effets très précoces, dès le stade blastocyste, mais aussi sur le développement du cerveau, du placenta, avec des sensibilités épigénétiques différentes à différents types d'environnement, nous fait entrevoir toute la diversité de nos capacités d'adaptation à notre environnement nutritionnel, sociétal, ou au stress mais cette fois-ci sexe par sexe et pour la vie. Les marques et mécanismes épigénétiques représentent la mémoire pour se “souvenir” de son sexe. Ils représentent également, par leur flexibilité au gré de l'environnement, un support évident pour archiver de manière sexe-spécifique les effets de l'environnement au cours du développement précoce (DOHaD) et moduler/dicter les réponses immédiates et futures de l'individu. La remise à plat des contraintes sociales spécifiques au genre (mode, minceur pour la femme, domination de l’homme etc..), indéniablement quoique bien lentement à l’œuvre, devrait permettre de "libérer" notre biologie, en distinguant bien celle de l’homme et celle de la femme.