Le but de cette étude était de revenir sur un territoire agricole dont les exploitations avaient été enquêtées il y a 25 ans (Benoît, 1985), de décrire l’organisation actuelle du territoire des exploitations actuellement dans la zone, d’en comprendre les règles et de discuter des conséquences de cette nouvelle organisation. Les données ont été récoltées au moyen d’enquêtes auprès des agriculteurs. Pour chaque exploitation on a caractérisé leur système de production, la structure de leur parcellaire, les règles d’organisation de leur territoire, et l’évolution des successions culturales pratiquées au cours de ces 15 dernières années. Une comparaison temporelle a été est faite avec les données disponibles dans la thèse de Marc Benoît. Il ressort de cette étude que l’agrégation de certaines règles, l’augmentation des tailles de parcelles et des exploitations, ainsi que les regroupements d’exploitations créent une organisation spatiale par blocs spécialisés dans un type d’occupation du sol. On a également observé une simplification des successions culturales pratiquées. Ces deux facteurs peuvent contribuer à la concentration des ravageurs sur des zones plus vastes et plus spécialisées. Les apports d’engrais et de produits phytosanitaires seraient plus intensifs dans des zones précises, ce qui risque de poser des problèmes de pollution localisés. Enfin, cette nouvelle organisation modifie le paysage agricole français et pourrait à long terme avoir un impact sur le tourisme.