Filières laitières bovine, caprine et ovine - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Chapitre De Rapport (Rapport Technique) Année : 2013

Filières laitières bovine, caprine et ovine

Résumé

Malgré l’existence de très nombreux facteurs susceptibles d’impacter l’évolution des filières laitières, qu’ils soient liés aux règles de l’économie de marché, aux stratégies des entreprises et distributeurs, aux politiques économiques, agricoles, environnementales, territoriales et sociales, aux échelles mondiales, européenne, nationales et régionales, ou encore à l’évolution des contextes socio-économiques, culturels et techniques, il parait important de rappeler quelques fondamentaux et opportunités. Le lait est un aliment de référence, équilibré par nature et le ruminant est un animal transformant des fourrages inutilisables par l’homme en une source de nutriments à haute valeur nutritionnelle, technologique et sensorielle. A l’échelle mondiale, la demande de lait et de produits laitiers va continuer à progresser et la première fonction de l’élevage reste de nourrir la population avec des produits répondant aux besoins des consommateurs en termes de qualité nutritionnelle, sanitaire et gustative. Les conditions pédoclimatiques sont compatibles avec une production laitière durable, y compris en termes de compétitivité, dans une grande majorité des régions françaises et la variabilité actuelle de compétitivité entre exploitations est garante de marges de progrès. Les terres d’élevage, tout particulièrement les prairies permanentes ou temporaires, préservent ou améliorent les sols, filtrent l’eau, préservent la biodiversité et stockent du carbone. Ce rappel des fondamentaux et des opportunités de la production laitière ne doit cependant pas occulter un certain nombre de menaces qui peuvent obérer son développement. Au premier rang de ces menaces, la remise en cause des productions animales en raison de leur faible efficacité en matière de conversion de l’énergie et des intrants, de leurs émissions et rejets élevés (et encore mal maîtrisés) ainsi que des conditions de vie des animaux. La production laitière n’échappe pas à cette catégorisation. Le corollaire de cette faible efficacité est un coût de revient intrinsèque relativement élevé, et un prix au consommateur supérieur à celui des produits végétaux. La pertinence nutritionnelle du lait et des produits laitiers ainsi que leurs impacts sur la santé, sont régulièrement remis en cause, et donnent lieu à un discours médical parfois négatif et en tout cas très contradictoire. Les problèmes de sécurité sanitaire quoique bien maîtrisés par la filière laitière, s’accompagnent encore de crises qui contribuent à entacher l’image du lait et des produits laitiers. L’ensemble de ces facteurs finit par peser sur le comportement et les décisions d’achat du consommateur ; c’est le cas sur les marchés européens, mais cela pourrait aussi à terme affecter les marchés à l’export. Au niveau des systèmes de production, l’accroissement sans doute durable du prix des intrants, notamment des aliments concentrés, la plus forte volatilité du prix du lait, ainsi que le différentiel de revenu qui se creuse entre l’élevage laitier et les grandes cultures interroge sur l’avenir de la production laitière dans certains territoires, notamment ceux de polyculture élevage à faible densité laitière, et sur les systèmes de production qui seront les plus robustes et qui permettront d’accroître la rentabilité du capital et du travail. Même si le secteur laitier français est riche de sa diversité productive et territoriale et que son avenir s’inscrit dans un contexte caractérisé par une croissance soutenue de la demande mondiale de produits laitiers, de nombreuses questions se posent du fait de la concurrence de plusieurs pays européens, de la décroissance du nombre d’exploitations, de l’augmentation des coûts de production, des contraintes environnementales qui peuvent peser sur le développement de l’offre dans certains territoires, de la sortie des quotas qui est une évolution majeure, et des enjeux de santé. Malgré les marchés de niche qui peuvent encore progresser, tels que les fromages sous appellation d’origine, il faudra continuer à chercher la croissance à l’international, avec une stratégie de filière encore plus dynamique sur l’exportation. La France présente certes un solde commercial positif pour les produits laitiers, mais peut mieux faire au regard de ses atout et de la demande mondiale soutenue. Dans ce contexte, il importe que l’effort de recherche et développement se poursuive, tout particulièrement dans le domaine de l’efficacité environnementale et économique de l’ensemble de la filière et dans le domaine de l’impact des produits laitiers sur la santé humaine. La production de données et de référentiels objectifs peut concourir à éviter les phénomènes de stigmatisation et de dogmatisation des discours à l’encontre des productions animales et aider à la mise en place de systèmes plus durables. Après avoir rappelé les éléments de contexte de la filière laitière, le texte présentera les voies de progrès pour améliorer la compétitivité et les performances environnementales et sociales des systèmes d’élevage ainsi que la compétitivité du secteur de la transformation. Il abordera dans une dernière partie des leviers que les pouvoirs publics et les acteurs de la filière eux-mêmes pourraient mettre en oeuvre pour stimuler le progrès.
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2013_Vers des agricultures à hautes performances_Vol4_chap7_1.pdf (1.34 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-02806689 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02806689 , version 1
  • PRODINRA : 312031

Citer

Jean-Louis J.-L. Peyraud, Koenraad Duhem, Emmanuel Morin. Filières laitières bovine, caprine et ovine. 2013. ⟨hal-02806689⟩
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