Echanges vivriers non monétarisées en Pologne et système agro-alimentaires alternatifs occidentaux : perspectives
Résumé
L’autoconsommation alimentaire en Pologne est extrapolable, au-delà des agriculteurs à qui l’exploitation procure environ 75 % des produits consommés, aux dons alimentaires réguliers aux membres de la famille et au voisinage, aux ventes directes informelles, et aux marchés forains. Environ 60 % la part de la population accède à la production vivrière nationale grâce à une transaction directe avec le producteur. 1 - Ces processus restent paysans (rôle de la sphère familiale et d'interconnaissance, vente du surplus non auto-consommé [Mendras]). Des indicateurs montrent des évolution rapides des modes de vie vers un style urbain, mais aussi une régression seulement très lente du système paysan. Quelle est la dynamique dominante ? 2 – L’Union encourage en Pologne les filières commerciales courtes (labels, transformation fermière « de qualité »…) et guide les échanges alimentaires vers la sphère formelle de l'économie. Ces formes commerciales institutionnalisées sont issues d’un champ normatif spécifiquement occidental qui tient à distance de solutions inédites plus adaptées à l'Est. 3 - La Pologne, en intégrant l'Union, s'ouvre aussi aux mouvements sociaux occidentaux contestant le modèle productiviste dominant et plébiscitant des filières fondées sur le lien direct entre producteur et consommateur. L'émergence en Pologne de mouvements fondés sur un rapprochement identitaire entre logiques paysannes nationales et logiques alternatives occidentales ne peut être exclue.