Etat des lieux et leviers pour réduire les pertes alimentaires dans les filières françaises - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Innovations Agronomiques Année : 2015

State of the art and levers for reducing food losses in French supply chains

Etat des lieux et leviers pour réduire les pertes alimentaires dans les filières françaises

Résumé

Data on the extent of food loss at the upstream stages of supply chains is currently scarce, in France, in Europe and abroad. This study conducted by Inra working groups organized according to product supply chains has several aims: obtain knowledge, for France, on the extent of food loss, from primary production to retail, on its determinants and fate. The study identified reduction measures to be implemented, and research gaps to be closed in order to support food loss reduction. Four plant supply chains (cereals, pulses, oil crops, fruits/vegetables/potatoes) and six animal supply chains (milk, egg, beef, lamb, pork, broiler chicken and spent hens, and trout) have been analyzed. In this study, food loss is defined as discarded or lost food products initially intended for human consumption, unless they are used for animal feed (excluding pet-food). Results show a diffuse distribution of food loss across the supply chains. All stages seem to be concerned; their role with regard to food loss varies between product supply chains. Overall, losses at primary production (losses at harvest, decision against harvest, discard at harvest, for example) are more important in plant supply chains (2-6% in cereals, pulses and oil crops; 9% in fruits and vegetables, and potatoes) than in animal supply chains (for example 1% of cow milk, 0,5% for eggs, less than 1% for meat). In meat supply chains, discard due to safety reasons and only partial consumption of less nobles meat pieces, like offal, determine food loss at slaughter and cutting. Based on our study results, a range of 5-10% food loss with up to 12% for fruits, vegetables and potatoes, from production to processing (to distribution for fruits and vegetables) can be assumed. Plant supply chains tend to perform in the upper range and this despite the fact that discards are partly used to feed farm animal which in turn diminishes food loss, according to our definition. With regard to complexity of transformation pathways in some supply chains, food loss data is difficult to obtain. The fate of discarded or lost amounts is not always available at the sector level. Overall, the study faced the problem of the confidential character of data from business or professional representatives. Quantification difficulties, however, do not prevent from identifying loss reduction measures. These are of different nature: technical (progress on breeding and genetics, optimization of material for harvest, for processing and cleaning etc.), organizational (improved coordination of supply and demand, etc.), regulatory (expiry dates, etc.) and social and cultural standards (consumer expectations determining food loss at downstream stages for example). For some of these measures, further research is necessary.
A ce jour, peu de données existent sur l’ampleur des pertes alimentaires aux stades amont des filières, en France, en Europe et au-delà. L’étude transversale de l’Inra réalisée par ses Groupes Filières a comme objectif d’apporter des connaissances, pour la France, sur les pertes alimentaires, aux stades de la production agricole jusqu’à la distribution, sur les raisons imputables et sur le devenir de ces pertes. Les leviers d’action d’ores et déjà actionnables pour réduire ces pertes sont identifiés ainsi que les recherches qu’il conviendrait d’engager pour y contribuer plus efficacement. Quatre filières végétales (céréales ; protéagineux ; oléagineux ; fruits, légumes et pommes de terre) et six filières animales (lait ; oeuf ; viande bovine ; viande ovine ; viande porcine ; poulet de chair et poule de réforme ; truite) ont été analysées. Dans l’étude, les pertes alimentaires sont définies comme étant les denrées destinées à la consommation humaine, mais écartées, perdues ou retirées, exception faite de celles recyclées au travers d’une valorisation en alimentation animale (hors animaux de compagnie). L’analyse montre une répartition diffuse des pertes dans les filières. Tous les stades peuvent être concernés, et leur importance à l’égard des pertes varie selon la filière. Globalement, les pertes à la production agricole (pertes à la récolte, non-récolte, écarts de tri par exemple) sont plus importantes en production végétale (2-6% en grandes cultures, 9% en fruits et légumes, et pommes de terre) qu’en élevage (par exemple 1% en lait de vache, 0,5% pour oeuf, moins de 1% pour les viandes). Dans les filières viande, les retraits pour raison sanitaire et pour consommation seulement partielle de morceaux moins nobles, comme les abats, interviennent au stade abattage/découpe. Un ordre de grandeur de 5 - 10% de pertes allant jusqu’à environ 12% pour la pomme de terre et les fruits et légumes, de la production à la transformation (distribution pour les fruits et légumes), peut être avancé au regard des résultats de l’étude. Les filières végétales tendent à se situer dans la fourchette haute, et ceci malgré le f it que leurs écarts soient en partie valorisés en alimentation d’animaux d’élevage ce qui conduit à limiter les pertes selon notre définition. Face à la complexité des modalités de valorisation et de transformation dans certaines filières, la connaissance des pertes est difficile. Le devenir des volumes retirés, écartés ou perdus au niveau de la filière n’est pas toujours connu ou communiqué. Globalement, l’étude s’est heurtée au caractère confidentiel des données d’entreprises et de leurs représentants professionnels. La difficulté de la quantification des pertes n’empêche pourtant pas l’identification de leviers en vue de leur réduction. Ils sont d’ordre technique (amélioration génétique, optimisation du matériel de récolte, des procédés de transformation et du nettoyage etc.), organisationnels (meilleure coordination entre offre et demande, etc.), règlementaires (dates de péremption, etc.) et au niveau des normes sociales (exigences des consommateurs ayant un impact sur les pertes aux stades amont, par exemple). Pour certains d’entre eux, des recherches complémentaires sont nécessaires.
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Citer

Barbara Redlingshofer, Bernard Coudurier, Martine Georget. Etat des lieux et leviers pour réduire les pertes alimentaires dans les filières françaises. Innovations Agronomiques, 2015, 48, pp.23-57. ⟨10.15454/1.462270509589515E12⟩. ⟨hal-02636281⟩
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