Protein self-sufficiency in France: what is the future for poultry productions?
L’autonomie protéique : état des lieux et voies d’amélioration pour l’alimentation des volailles
Résumé
Protein supply in poultry diets is mainly based on soybean meal, imported from South America. This protein dependency has negative impacts on different aspects: economic (high price volatility), environmental (transport, deforestation) and social (GMO soybean unaccepted by consumers). To go towards a sustainable development, this protein dependency is questionable. The use of local protein sources (rapeseed meal, sunflower meal, pea…) in poultry diets is possible. Previous works have led to a decrease in antinutritional factor content (genetic, technological process) or an increase in nutrient bioavailability (exogenous enzymes) allowing an increase in the use of these protein sources in poultry diets. However, improvements still need to be made. Regarding plant production, one important challenge is to develop crop management techniques that include new varieties of soya which are better adapted to French pedoclimatic conditions. Progress can also be expected regarding technological process with a higher sunflower meal dehulling that would allow an increase in its protein content. Studies focusing on a greater understanding of protein digestion mechanisms have started and aim to increase the valorization of local protein sources by poultry. For these purposes, different actors in crop and animal productions have to join in order to identify and propose solutions to go towards sustainable poultry feeding systems.
L’apport protéique dans les aliments pour volailles est principalement réalisé avec du tourteau de soja essentiellement importé d’Amérique du Sud. Cependant, cette dépendance protéique pose plusieurs problèmes d’ordre économique (concurrence et volatilité des prix), environnemental (transport, déforestation) et sociétal (soja OGM mal accepté par les consommateurs). Dans un objectif de développement durable, la dépendance protéique vis-à-vis du soja pose question. L’utilisation de matières premières locales riches en protéines (tourteaux de colza, tournesol, pois,…) a été étudiée. Plusieurs voies permettant de réduire leur teneur en facteurs antinutritionnels (génétique, procédés technologiques) ou d’améliorer la disponibilité des nutriments (utilisation d’enzymes exogènes, traitements technologiques) pour augmenter leur incorporation dans les aliments volailles ont déjà été explorées. Cependant, d’autres voies existent et nécessitent des approfondissements. Au niveau agronomique, un enjeu important est de mettre au point des itinéraires techniques innovants impliquant de nouvelles variétés de soja adaptées aux différentes conditions pédoclimatiques françaises. Des progrès peuvent être escomptés en termes de process technologiques avec notamment un décorticage plus poussé du tournesol afin d’augmenter sa teneur en protéines. Des travaux sont initiés afin de mieux comprendre les mécanismes de digestion et de mieux appréhender le rôle de la sélection génétique pour aller vers une meilleure valorisation des matières premières par les animaux. Il semble nécessaire de poursuivre les recherches à travers des actions conjointes des acteurs de l’amont et l’aval de la filière afin de proposer des solutions permettant une meilleure utilisation des matières premières locales et de tendre vers des systèmes d’alimentation plus durables.