Tenir compte des normes personnelles dans les politiques agro environnementales : une « obligation morale » ?
Résumé
Accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement nécessite une meilleure compréhension des motivations qui guident les prises de décision individuelles. Ce papier s’intéresse à une des dimensions des motivations non-monétaires, les normes personnelles. Etudier les normes personnelles revient à s’intéresser au sentiment d’obligation morale (Schwartz, 1977) que les agriculteurs peuvent ressentir lors d’un choix de pratiques. En se basant sur les théories développées par la psychologie sociale pour expliquer l’adoption de comportements pro-environnementaux, l’économie comportementale intègre de plus en plus le concept de norme personnelle dans les modèles économiques. Cependant, cette synergie entre les disciplines reste souvent limitée à l’étude du comportement du consommateur. Une étude de cas réalisée à partir d’un questionnaire interrogeant 51 viticulteurs montre l’influence de la norme personnelle dans la décision de participer ou non à un dispositif agro-environnemental exigeant en termes de réduction des pesticides. La discussion proposée ici vise l’amélioration des recommandations faites par l’économie comportementale aux politiques publiques, en proposant d’améliorer l’impact de l’intervention publique par des incitations non-monétaires s’appuyant sur l’activation des normes personnelles.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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