Chez les salmonidés, comme chez les autres vertébrés, le cycle reproducteur est sous contrôle des gonadotropines hypophysaires (GtH I et II), dont l'action sur les gonades nécessite en premier lieu leur liaison à des récepteurs membranaires spécifiques. Si de nombreuses données existent sur la sécrétion, les contenus hypophysaires et les concentrations plasmatiques de la GtH II, il n'existe cependant que peu de résultats sur la caractérisation et la régulation de ses récepteurs. La mise au point des conditions d'étude de la liaison de la [u]125[/u]I-sGtH II sur des préparations membranaires d'ovaire de truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) a permis de mettre en évidence l'existence de ces récepteurs dans l'ovaire post ovulatoire. Ces récepteurs sont de nature glycoprotéique, de haute affinité et de faible capacité. Ils ont été solubilisés dans un détergent non-ionique, le triton x-100 à 1% en présence de glycérol à 20% sans altération de leur capacité de liaison, puis purifiés par chromatographie d'immunoaffinité sur des anticorps dirigés contre la sous unité β de la sGtH II. Les caractéristiques de liaison sont similaires pour les récepteurs liés à la membrane, solubilisé et purifié. Un protocole d'incubation d'enveloppes folliculaires a été mis au point. Il a permis de montrer qu' in vitro, en période périovulatoire, les gonadotropines I et II, la testostérone, l'estradiol et l'hormone de croissance pouvaient moduler la liaison de la sGtH II aux thèques et aux granulosa. Cette modulation varie avec le stade physiologique de l'animal et diffère pour la thèque et la granulosa. Ces résultats mettent en évidence l'intervention de ces hormones dans la régulation des récepteurs ovariens de la GtH II et dans les mécanismes de sensibilisation de l'ovaire à l'action de la gonadotropine maturante pendant les phases finales du cycle sexuel annuel.