When Europe promotes rural areas: the LEADER program in France and Italy
Quand l’Europe promeut le rural : le programme LEADER en France et en Italie
Résumé
The European LEADER program set up at the beginning of the 1990s renews the question of taking charge of rural areas, based on a new paradigm, neo-endogenous rural development. It is experimenting with a new form of conducting public action based on the cooperation of socio-economic actors and local public actors and the partnership between local authorities and management authorities, the State or the Regions, according to the guidelines given. by the European Union. This thesis questions the domestic effects of the European LEADER program nearly three decades after its establishment, both at the level of public policies "policies" and of political life. By adopting a research posture resulting from critical realism, we mobilize the theoretical framework of the political sociology of public action and in particular the work on Europeanization. We pay a double attention to the actors in situation and their exchanges and to organizations both from the point of view of their inertia and of the changes they bring about. By analyzing the uses of the program by the managing authorities and the local action groups, we show the establishment of a process of convergence and differentiation at the regional level then at the local level, revealing an embedding of asymmetric powers in Europe at the local. We highlight three mechanisms, socialization giving rise to learning, strengthening of the local public action network and politicization at regional and local level.
Le programme européen LEADER mis en place au début des années 1990 renouvelle la question de la prise en charge des zones rurales, à partir d’un nouveau paradigme, le développement rural néo-endogène. Il expérimente une nouvelle forme de conduite de l’action publique fondée sur la coopération des acteurs socio-économiques et des acteurs publics locaux et le partenariat entre les pouvoirs locaux et les autorités de gestion, l’Etat ou les Régions, suivant les orientations données par l’Union européenne. Cette thèse interroge les effets domestiques du programme européen LEADER près de trois décennies après sa mise en place, tant au niveau des politiques publiques « policies » que de la vie politique « politics ». En adoptant une posture de recherche issue du réalisme critique, nous mobilisons le cadre théorique de la sociologie politique de l’action publique et en particulier les travaux sur l’européanisation. Nous portons une double attention sur les acteurs en situation et à leurs échanges et sur les organisations tant du point de vue de leur inertie que des changements qu’elles suscitent. En analysant les usages du programme par les autorités de gestion et les groupes d’action locale, nous montrons la mise en place de processus de convergence et de différenciation au niveau régional puis au niveau local dévoilant un encastrement de pouvoirs asymétriques de l’Europe au local. Nous mettons en évidence trois mécanismes, une socialisation donnant lieu à des apprentissages, un renforcement du réseau d’action publique locale et une politisation au niveau régional et local.