La réputation des viandes bovines argentines est avérée depuis longtemps et de grands restaurants de villes européennes l'affichent à leur menu. Pourtant, aucun signe officiel ne garantit une origine pampéenne ni précise les caractéristiques attendues. Des problèmes récents ont montré le danger d'une telle situation. Notre travail vise à analyser les politiques publiques contribuant à pérenniser les activités d'élevage bovin extensif dans les zones les mieux adaptées. Nous examinons d'abord les stratégies possibles de signalisation de la qualité des viandes argentines sur les 3 marchés pertinents : intérieur, européen, nord-américain. Il s'agit d'identifier les bases mobilisables en Argentine et les caractéristiques à communiquer. Ensuite, nous repérons les éléments territoriaux pour justifier une demande de protection : génétique des animaux, savoir-faire des héritiers des gauchos, limites géographiques liées à des conditions pédo-climatiques particulières. Nous examinons les choix possibles (AOP/IGP) à diverses échelles territoriales (depuis la grande région jusqu'à quelques communes). Enfin, la réflexion porte sur l'accompagnement de politique publique de telles démarches en Argentine. Le dispositif actuel vise à promouvoir la qualité plutôt que de construire des signes d'origine. En termes de mécanismes de création territoriale , on doit distinguer l'étape d'élaboration d'une demande où le territoire se construit et se dote de capacités spécifiques, de celle où le signe sera géré.