Le développement des valorisations non alimentaires de la biomasse : serpent de mer ou réalité ?
Résumé
De tout temps, la biomasse a été utilisée à des fins non alimentaires, mais le recours à des matières premières fossiles à partir du 19ème siècle a restreint son usage dans toute une série de domaines clés (transport, chauffage, chimie). Au cours des trente dernières années du vingtième siècle, ont émergé des contextes et des contraintes qui constituaient autant de facteurs potentiellement favorables au renouveau de telles utilisations :(i) Le choc pétrolier de 1973, (ii) la réforme de la politique agricole commune (PAC) de 1992, (iii) la montée en puissance des préoccupations écologiques et environnementales.Mais les évolutions des décennies 70 à 90 n'ont répondu que faiblement aux espoirs des uns et aux prévisions des autres, sur le plan quantitatif du moins, et c'est seulement au cours des années récentes que l'intérêt pour ces valorisations s'est trouvé relancé par les nouvelles inquiétudes qui se sont fait jour sur l'évolution des cours et des disponibilités en ressources fossiles et sur l'accroissement des craintes liées à la poursuite du réchauffement climatique. Face aux défis qui se profilent, des objectifs plus ambitieux ont été affichés au plan français et européen. Ils ont débouché sur de nouvelles mesures réglementaires et fiscales et des perspectives de développement semblent s'ouvrir à certaines filières de valorisation énergétique et non énergétique. Mais, des interrogations subsistent quant à leur capacité à se faire une place en aval sur des marchés par nature concurrentiels et à mobiliser en amont des surfaces agricoles et forestières suffisantes pour satisfaire un éventuel accroissement des besoins. Ces questions restent ouvertes et constituent autant de pistes de recherche pour le département SAE2 de l'INRA.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
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