Peut-on prévoir l'évolution future de la Politique agricole commune (PAC) ? Quel sera en particulier l'impact des engagements pris par l'Union européenne à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ? L'article répond à ces deux questions à partir d'une interprétation des forces ayant déterminé l'évolution passée de la PAC. Quatre forces sont d'abord identifiées : la pression pour atteindre une décision commune, le poids et le jeu de la contrainte budgétaire, la rigidité à la baisse du niveau nominal des prix de soutien et les pressions extérieures contre les distorsions de concurrence liées à la PAC. Le jeu de ces forces permet ensuite d'expliquer les principales étapes de l'évolution de la PAC depuis sa création jusqu'à la réforme "Mac Sharry" en 1992, en passant par le rejet du "Plan Mansholt" à la fin des années 60, puis la mise en place des taxes de co-responsabilité et des quotas laitiers ainsi que des mesures de stabilisation des dépenses budgétaires dans les années 80. La même analyse permet enfin d'expliquer les propositions de réformes proposées par la Commission en 1997 et 1998, dans son paquet "Agenda 2000", et de prédire que les réformes adoptées ne seraient pas très éloignées des propositions de la Commission et que les réformes devront ensuite être poursuivies dans la même direction car le jeu des pressions budgétaires et des pressions extérieures, y compris celles liées aux perspectives d'élargissement de l'Union, rendra intenable le statu quo.