La migration géographique favorise-t-elle la sortie du chômage, ou bien en est-elle une conséquence ? L'objectif de ce document est d'étudier les mécanismes qui régissent ces changements de situation géographique et professionnelle et comment ceux-ci peuvent interagir. Le rôle des caractéristiques des individus et des espaces, mais surtout celui du niveau de capital humain disponible (l'expérience professionnelle, l'expérience migratoire et la formation initiale) au moment des changements sont examinés. L'hypothèse d'endogénéité de la migration et de la sortie de chômage amène à estimer un modèle d'équations simultanées, qui est testé sur des données issues d'une enquête réalisée en France auprès de jeunes ruraux au chômage. On montre que, si les migrations des jeunes chômeurs sont essentiellement d'ordre professionnel, la migration n'est pas pour autant un facteur qui favorise systématiquement la sortie du chômage. Ainsi, la migration et la formation sont des facteurs complémentaires. Lorsqu'un jeune est formé, il doit migrer pour trouver du travail. En revanche, la migration n'est pas un passage obligé pour les jeunes les moins formés à la recherche d'un emploi.