En utilisant un échantillon constant sur trois ans du Réseau d'information comptable agricole, les auteurs mesurent, entre 1991 et 1993, les adaptations mises en oeuvre et les évolutions des résultats économiques des 42 150 exploitations agricoles françaises de l'orientation "bovin élevage et viande". Après une approche à partir des évolutions moyennes de cette orientation, une analyse des effets différenciés est réalisée en fonction du chargement des superficies fourragères, du niveau de performance économique et du système technique de l'élevage. Cette étude complémentaire des enquêtes qualitatives qui sont menées par ailleurs, met en évidence plusieurs phénomènes. Le niveau moyen de chargement de l'élevage bovin-viande en France reste stable pour cette première année, puisque les agrandissements réalisés ont été contrebalancés, de façon conjoncturelle, par les anticipations visant à maximiser le potentiel des droits à primes sur les vaches allaitantes. Si les aides directes jouent un rôle déterminant dans la formation du revenu de tous les éleveurs bovin-viande, les mécanismes de la réforme de la PAC entraînent un impact différencié, favorisant les exploitations à faible chargement. L'existence d'écarts importants de performances économiques entre les exploitations bovines, qui n'est pas bouleversée par la réforme de la PAC, conduit à s'interroger sur la capacité de résistance des exploitations les plus fragiles à la baisse des prix.