Cette étude concerne la production ovine dans les races rustiques des zones de montagne au nord du Massif Central (Auvergne-Limousin). Il s'agit d'une analyse de l'évolution sur six ans (1987-1992) d'un groupe d'élevages ovins, spécialisés pour la plupart, ayant des effectifs relativement importants (400 brebis en 1992) et de bon niveau technique. Les résultats témoignent des difficultés économiques que rencontre l'élevage ovin dans les conditions actuelles de marché, malgré les bonnes performances obtenues pour les troupeaux. Dans ces zones de montagne, les éleveurs pratiquent depuis longtemps des systèmes d'agnelages accélérés, mettant à profit les capacités de désaisonnement de leurs races, ce qui permet d'augmenter la productivité économique par brebis, facteur essentiel du revenu dans ces exploitations souvent limitées en ressources fourragères (et en bâtiments) et d'étaler les ventes sur l'année. En contrepartie, le système est exigeant en technicité et en travail tout au long de l'année. Mais l'augmentation continue des effectifs de troupeaux amène certains éleveurs à s'interroger sur la possibilité de pratiquer des systèmes "un peu simplifiés". La possibilité d'effectuer un agnelage par brebis sur deux périodes de l'année est discutée. Le système a l'avantage de maintenir un certain étalement des ventes. Mais il faut en analyser les conséquences pour l'ensemble de la filière.