Irrigation water demand management and institutional change: the experience of Tunisia
Gestion de la demande d'eau d'irrigation changement institutionnel : l'expérience de la Tunisie
Résumé
La Tunisie a choisie de s’orienter dès les années 50 vers les grands ouvrages pour dépasser les disparités régionales et développer l’agriculture irriguée. Pour gérer ces nombreux périmètres crées, le pays s’est doté d’un cadre institutionnel très centralisé articulé autour de l’office de mise en Valeur (OMV). Pendant 3 décennies, le souci des autorités était d’apporter l’eau aux agriculteurs. Cela obéissait aux objectifs de développement de cette période. Mais cette politique d’offre a commencé à atteindre ses limites lorsque la ressource a commencé à se faire rare et que les exigences de gestion se sont élevées. La bonne valorisation de l’eau par ces agriculteurs est devenue nécessaire. Le cadre institutionnel en place ne pouvait plus répondre aux nouveaux besoins. Une réforme institutionnelle a été mise en place. Elle substitue l’ancienne gestion par une nouvelle décentralisée articulée autour des associations d’irrigants. Dans ce contexte, nous analysons la structure d’interaction stratégique de chacun des deux cadres institutionnels grâce à la théorie des jeux et le cadre théorique d’Ostrom (1993). L’intérêt de ce travail réside dans la considération de la réalité stratégique et pas seulement le cadre institutionnel théorique. Nous montrons grâce à des jeux pourquoi la gestion par l’office est arrivée à un blocage institutionnel et présentons la solution apportée par les associations d’irrigants. Ces dernières offrent de nouvelles perspectives dans leur gestion des périmètres mais posent également de nouveaux défis.