Analyse pollinique de la mardelle d'Assenoncourt (Moselle, France) : impact des pratiques agricoles sur la biodiversité végétale en milieu forestier
Résumé
Dans les chênaies développées sur les terrains marneux du Plateau lorrain, on trouve de très nombreuses mardelles tourbeuses à sphaignes, riches et originales sur le plan botanique, dont l’origine est discutée. Le carottage et les datations radiocarbone d’une de ces dépressions montrent deux mètres de remplissage argilo-silteux lité, commençant au VIIe siècle et finissant au XIVe siècle, surmonté de deux mètres de tourbe organique. L’analyse palynologique révèle 4 zones successives. La base du diagramme est caractérisée par un couvert de chênaie-charmaie dense avec des taux de pollen arboréens avoisinant les 85 %. Très rapidement, on note une augmentation des indices polliniques d’anthropisation (Plantago lanceolata, Rumex, Artemisia, Urticacées). La présence en pourcentages élevés de plantes aquatiques et hygrophiles (comme Potamogeton, Sparganium) et, d’autre part, de Cannabis montre que la mardelle est en eau et utilisée temporairement comme zone de rouissage. Dès le haut Moyen Age, les valeurs des taxons arboréens chutent brutalement et l’augmentation des valeurs des Céréales atteste une phase d’anthropisation très marquée qui dure jusqu’au XIIIe siècle. Le XIVe siècle voit le retour des grains de pollen d’arbres, interprété comme une phase de déprise agricole. Postérieurement, la mare évolue en tourbière oligotrophe. Si son origine anthropique est probable, son utilisation par l’homme est certaine, dans un contexte non forestier pendant tout le Moyen Age. L’abandon de l’agriculture autour du XIVe siècle pourrait dater le début de l’exploitation de taillis à vocation industrielle par les Salines.
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