Dans un contexte global d’intensification de l’agriculture et de déclin des pollinisateurs, il semble important d’étudier la relation entre milieux semi-naturels et agrosystèmes. Plusieurs chercheurs ont mis en évidence un effet réservoir des prairies sur les pollinisateurs du colza (principalement les Apoïdes), d’autres ont démontré un effet bénéfique de la proximité à la forêt sur la pollinisation des cultures de café ou de pamplemousse par les abeilles. Lors de ce stage, nous avons étudié l’effet de la forêt sur les pollinisateurs du colza par échantillonnage des Apoïdes sur un gradient de distance à la lisière forestière. En second lieu, l’utilisation conjointe de différentes méthodes de capture nous a permis d’évaluer l’efficacité du piégeage, du fauchage au filet et de l’observation. L’analyse comparative des cortèges d’abeilles récoltées par les trois techniques de captures employées met en évidence que le piégeage est la méthode la plus efficace pour la collecte des Apoïdes. Cependant, cette technique ne permet pas d’évaluer avec certitude la quantité d’individus présents dans l’environnement. Pour ce faire, le fauchage au filet semble être une méthode complémentaire adéquate. Les résultats que nous avons obtenus démontrent que la forêt de feuillus constitue un réservoir en abeilles pollinisatrices du colza en terme de richesse spécifique comme d’abondance. Le colza est une plante cultivée non dépendante de la pollinisation entomophile pour sa reproduction, mais en terme de rendement agricole, les insectes permettent d’augmenter la production de graines. En conclusion, cette étude démontre que les bordures forestières périphériques au champ de colza pourraient augmenter naturellement la production agricole.