Le bien-être des animaux : une préoccupation croissante en élevage
Résumé
Machine biologique, être sensible, modèle pour la recherche biomédicale, réservoir de protéines… dans notre esprit, selon notre philosophie, nos croyances ou notre activité, l’animal oscille plus ou moins confusément d’un statut de compagnon à celui d’un objet de productivité et d’alimentation. La diversité de ces proximités entre l’homme et les autres animaux nous interroge sur la place des animaux dans nos sociétés, mais nous plonge aussi au cœur du métier d’éleveur et soulève des enjeux importants à forte connotation culturelle et morale. Le respect du bien-être des animaux d’élevage correspond à une attente sociétale. Elle prend sa source dans la reconnaissance que les animaux qui vivent sous notre responsabilité sont des êtres sensibles. Les données scientifiques récentes, obtenues chez des mammifères, des oiseaux et des poissons, montrent que ces animaux sont capables de ressentir des émotions. On dispose désormais d’indicateurs du bien-être des animaux, visant à décrire leur état émotionnel interne ou à apprécier l’impact de facteurs d’élevage. Des solutions sont trouvées pour concilier bien-être et production. Néanmoins, la science seule ne peut répondre à la question du respect du bien-être animal : elle ne peut pas fixer les limites entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Elle fournit des éléments nécessaires à un débat constructif. Elle peut également aider à comprendre les raisonnements éthiques sur le bien-être des animaux.