Les enfants et les jeunes sont une des cibles privilégiées des politiques de santé publique en matière d’alimentation. Des actions sont donc menées par un grand nombre d’acteurs locaux mais aussi au niveau national (avec le Programme National Nutrition Santé). Dans cette communication, l’on cherche à savoir comment les adolescents vivent ces programmes d’éducation alimentaire qui leur sont, pour les plus locaux, directement destinés. La méthodologie de l’enquête dont les premiers résultats sont présentés ici, est une tentative d’immersion dans le monde des préadolescents par l’étude ethnographique d’une classe de 5ème dans un collège défavorisé de la banlieue parisienne. Le choix du collège s’est fait en fonction de l’objectif de l’enquête : analyser la réception d’une action d’éducation alimentaire réalisée dans le cadre scolaire. Dans le collège étudié, une telle action a lieu dans une classe de 5ème : elle consiste en plusieurs séances assurées par l’équipe enseignante tout au long de l’année. Les méthodes utilisées visent à saisir la complexité de ce qui se joue autour de l’alimentation dans la vie d’un jeune adolescent, au collège – par observation participante en cours et à la cantine –, mais également chez lui – par entretiens semi-directifs et participation à des repas familiaux. Qu’apporte une telle action locale par rapport aux dispositifs nationaux tels que les recommandations accompagnant les publicités alimentaires ? On cherche à voir ce que ces jeunes font de ce qu’on leur propose, étant donnés les enjeux auxquels ils sont confrontés au collège et chez eux. Y a-t-il une remontée de messages normatifs vers les familles ? Nous verrons que cette diffusion de normes alimentaires de l’école vers la famille est assez rare en milieu populaire et ne concerne que quelques élèves au profil particulier.